Lac Mutanda, Ouganda.
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Dégradation des systèmes d'eau douce

La dégradation des écosystèmes d'eau douce touche la moitié des pays du monde. La pollution, la construction de barrages, la conversion des terres, les prélèvements excessifs et le changement climatique sont autant de facteurs qui contribuent à cette dégradation.

Quatre-vingt-dix pays, principalement situés en Afrique, en Asie centrale et en Asie du Sud-Est, souffrent de la dégradation d'un ou plusieurs écosystèmes d'eau douce, tels que les rivières, les lacs et les aquifères, comme l'a révélé le Programme des Nations unies pour l'environnement en août 2024. Le débit des rivières a connu une forte diminution, les masses d'eau de surface se réduisent ou disparaissent, et la pollution ambiante de l'eau s'intensifie, tandis que les systèmes de gestion des ressources hydriques demeurent inadaptés. À l'inverse, certaines régions, comme l'Océanie, enregistrent des améliorations.

Sous l'effet du changement climatique et des modifications d'affectation des terres, 402 bassins dans le monde enregistrent une diminution de leur débit, un chiffre cinq fois supérieur à celui constaté en 2000. En revanche, dans un nombre considérablement plus limité de bassins le débit augmente.

La destruction des mangroves, causée par des activités humaines telles que l'aquaculture et l'agriculture, représente une menace sérieuse pour les communautés côtières, les ressources en eau douce, la biodiversité et le climat. En effet, les mangroves jouent un rôle crucial dans la filtration de l'eau et le stockage du carbone. Des pertes significatives de mangroves ont été signalées en Asie du Sud-Est, même si, au niveau global, le taux net de déforestation s'est stabilisé au cours de la dernière décennie.

Parallèlement, 364 bassins à travers le monde constatent une diminution ou une disparition totale de lacs et d'autres masses d'eau de surface. L'accumulation persistante de particules et de nutriments dans plusieurs grands lacs favorise la prolifération d'algues et la baisse du taux d'oxygène dans l'eau, des phénomènes principalement attribués au défrichement, à l'urbanisation et à des événements climatiques particuliers.

Cependant, la construction de réservoirs permet un accroissement net des ressources en eau permanente, particulièrement en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.

La surveillance de l'eau doit être intensifiée

La moitié la plus pauvre du monde fournit moins de 3 pour cent des données mondiales sur la qualité de l'eau avec seulement 4 500 mesures de lacs réalisées sur près de 250 000 possibles. Cela souligne l'urgence d'améliorer les systèmes de surveillance. Si aucune action n'est entreprise, plus de la moitié de la population mondiale pourrait résider d'ici 2030 dans des pays où les informations sur la qualité de l'eau sont insuffisantes, ce qui rendra difficile la gestion de problèmes tels que la sécheresse, les inondations et la pollution. 

Lorsque de bonnes données sont disponibles, elles révèlent une dégradation continue de la qualité de l'eau douce depuis 2017. Dans les régions où les données font défaut, les perspectives ne sont pas favorables.

Une gestion inadaptée des ressources en eau dans plus de 100 pays

L'équilibre entre les besoins conflictuels de la société et de l'économie pour une utilisation durable de l'eau nécessite l'adoption d'une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) à tous les niveaux, dans tous les secteurs, et au-delà des frontières, d'ici 2030.

Quarante-sept pays ont réalisé des progrès significatifs vers une mise en œuvre complète de la GIRE, tandis que 63 pays doivent accélérer leurs efforts et 73 pays manquent de capacités appropriées pour cette gestion. Compte tenu des avancées actuelles, le monde n'atteindra une gestion durable de l'eau qu'en 2049, ce qui signifie qu'en 2030, au moins 3,3 milliards de personnes dans plus de 100 pays pourraient vivre sous des cadres de gouvernance inefficaces pour équilibrer les demandes d‘eau concurrentes.

Les solutions passent par le déblocage de financements via des accords de collecte de recettes et de recouvrement des coûts, l'investissement dans les infrastructures et la gestion, ainsi que par une action coordonnée, le renforcement des capacités institutionnelles et l'amélioration des réseaux de surveillance.

(PNUE/ile)

Pour en savoir plus, consultez le site web du PNUE (en anglais)

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